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"en abandonnant l’écologie à ses adversaires, la droite commet une faute morale et politique"


TRIBUNE. Alors qu’approchent les élections internes des LR des 3 et 4 décembre, Serge Grouard, maire d’Orléans et ancien rapporteur de la loi Grenelle de l’Environnement, appelle son camp à être plus offensif sur les questions d’environnement. En matière d’écologie, la droite n’a pas à rougir de son passé, estime-t-il.

A l’heure de l’ouverture de la COP 27, cette citation apocryphe d’Antoine de Saint-Exupéry n’a jamais été autant d’actualité face au défi écologique qui se dresse devant nous : « Nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants ». La planète se dérègle toujours plus, toujours plus vite, la biodiversité est en proie à une sixième extinction de masse et les « points de bascule » de non-retour climatique sont désormais menacés. Que chacun soit averti : si vous ne vous intéressez pas au dérèglement climatique, le dérèglement climatique s’intéressera à vous. Ses lourdes conséquences n’épargneront personne. Oui, notre maison brûle, et nous regardons toujours ailleurs.

Notre maison brûle et nous construisons des stades climatisés dans les déserts du Qatar. Notre maison brûle et nous mettons encore en chantier des centrales à charbon dans le monde. Notre maison brûle et nous saccageons les « puits de carbone » de la planète, les forêts amazoniennes et africaines comme les océans. Notre maison brûle et nous gaspillons nos ressources à un rythme effréné, dans une course consumériste qui n’a plus aucun sens. Notre maison brûle et personne ne se présente pour éteindre l’incendie.

La suite après la publicité Pourtant, l’art de la politique ne consiste pas à courir derrière l’actualité du moment, mais à anticiper les évènements à long terme pour mieux les maîtriser. Oui, il est très tard, mais il n’est pas trop tard. Notre devoir est de tout tenter aujourd’hui pour éviter le pire aux nouvelles générations demain. Oui, les petits gestes sont utiles, mais ceux-ci seront vains sans de grandes politiques !

La droite précurseur du combat écologique D’aucuns pourraient reprocher à notre famille politique de ne pas avoir renversé la table, mais elle est pourtant la seule à avoir bousculé les lignes, du général de Gaulle à Nicolas Sarkozy, en passant par Georges Pompidou et Jacques Chirac : qui a créé le premier ministère de l’Environnement, mis en place le plus ambitieux programme de nucléaire civil, introduit la Charte de l’environnement dans la Constitution, fait adopter le paquet « énergie-climat » européen et porté le Grenelle de l’Environnement ?

Ancien député et président de la commission du développement durable de l’Assemblée nationale, rapporteur de la loi Grenelle de l’Environnement, je peux témoigner que la droite française a été précurseur du combat écologique ; je peux aussi déplorer qu’elle l’a depuis délaissé.

Abandonner ce thème crucial à nos adversaires est à la fois une faute morale et une faute politique, une erreur stratégique majeure et un contresens historique terrible. En réalité, l’écologie n’est ni de droite ni de gauche, parce qu’elle est avant tout une science. N’en déplaisent à ceux qui ont plaidé pour la fermeture des centrales nucléaires et abouti à la réouverture de celles à charbon, à ceux qui prônent la décroissance et n’obtiendront que récessions et pénuries, à ceux qui saturent les ondes médiatiques de polémiques toujours plus dérisoires, du barbecue à l’écriture inclusive, en passant par le Tour de France et les sapins de Noël !

Réussir la transition écologique, c’est d’abord lutter contre le « greenwashing » et l’écologisme politique, contre les artifices de communicants et les chimères d’idéologues.


Réussir la transition écologique, c’est s’inscrire dans l’héritage gaulliste de l’Etat stratège et de la souveraineté nationale ; c’est préparer l’après-pétrole et reconstruire une grande politique énergétique, fondée sur les deux piliers du nucléaire et de certaines énergies renouvelables.


Réussir la transition écologique, c’est réconcilier l’économie et l’écologie et prendre toute notre place dans la prochaine révolution industrielle de l’intelligence artificielle, des technologies bas carbones et de l’hydrogène ; c’est porter l’esprit des Lumières qui voit dans la recherche scientifique et le progrès technique des solutions et non des menaces.


Réussir la transition écologique, c’est sortir du faux dilemme entre « fin du mois » et « fin du monde » et améliorer le sort des plus modestes, car la rénovation des passoires énergétiques, la lutte contre le gaspillage alimentaire ou l’obsolescence programmée sont autant de pouvoir d’achat en plus, et d’émissions de CO2 en moins.


Réussir la transition écologique, c’est faire confiance aux acteurs de terrain, élus et chefs d’entreprise, et tourner le dos à la bureaucratie, parce que nous ne pourrons gagner aucune course contre la montre quand chaque projet écologique public ou privé s’enlise dans de longues batailles de formulaires contre l’administration.


Réussir la transition écologique, c’est privilégier les circuits courts et rapatrier nos industries délocalisées face à la mondialisation des porte-conteneurs, c’est préserver nos racines et la beauté de nos paysages.

La France doit être à l’avant-garde de la transition Cette vision de l’écologie, nous avons commencé à la mettre en œuvre depuis 20 ans à notre échelle dans la métropole d’Orléans.


Nous avons mis en place le programme « Agenda 21 » dès l’année 2003. Nous avons affiché l’ambition de faire d’Orléans la première ville décarbonée de France. Nous avons fixé l’objectif de réduire de 26 % notre consommation d’énergie, de multiplier par deux nos productions d’énergies renouvelables et de diviser par deux nos émissions énergétiques de gaz à effet de serre d’ici 2030.


Certes, la part des émissions de CO2 de la métropole d’Orléans en France est négligeable, de même que la France ne représente que 0,9 % des émissions de gaz à effet de serre de la planète. Mais c’est oublier le rôle moteur que peut jouer une collectivité locale dans un pays, et la place singulière que tient la France dans le monde.


Berceau des Droits de l’Homme, phare de la paix et du droit international, voilà un nouveau défi à la hauteur du génie et de la vocation universelle de la France : être à l’avant-garde de la transition écologique dans le concert des nations, et unir les peuples du monde pour relever ensemble le plus grand défi de l’histoire de l’humanité.

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