L’autosatisfaction du Premier ministre n’a d’égale que la nullité de sa politique.
Nous avons la bonne stratégie vient-il de dire en substance – sans rire. Il n’a pas compris qu’il n’avait pas de stratégie.
Faut-il énumérer, depuis près d’un an, le cumul impressionnant des échecs, mensonges et absurdités de l’exécutif dans la lutte contre le COVID ?
Le fiasco est total. Lancement ridicule d’une campagne de vaccination sans vaccins rappelant la pantomime des masques, incapacité récurrente à anticiper, logorrhée de réglementations aussi imbéciles qu’inutiles, injustice de mesures technocratiques sans fondement qui asphyxient, avec l’outrecuidance des nantis, des pans entiers de l’activité…
Arrêtons-là. Et surtout voyons la suite.
En tant que maire qui assiste à ce pitoyable spectacle d’un pouvoir réduit aux artifices de la communication parce qu’il est paralysé par la peur de gouverner, j’ai ma conviction : nous n’allons pas nous en sortir avant des mois et ce n’est pas tenable.
La France dévisse et les Français sont entre colère et reddition. Il y a donc urgence.
Alors, il faut faire autrement. Carrément. Et puisqu’il paraît que nous sommes en guerre, alors faisons-la. Sans atermoiement, sans demi-mesure et sans délai. Avec cette fois, une vraie stratégie, en cinq points.
1-Engager au plus vite une campagne massive de vaccination. Donc sans limite d’âge et sans inscription simple et préalable.
Le point bloquant réside aujourd’hui dans le manque de vaccins et non dans quelques problèmes de logistique que ce soit. On peut vacciner partout ! Dans des centres dédiés, en pharmacie et chez les médecins et paramédicaux de ville.
Pour cela, il est impératif de commander directement et massivement le 3è vaccin AstraZeneca (40 millions de doses environ) sans en passer par la Commission européenne. C’est possible. Les Anglais l’utilisent depuis plus d’un mois. Mais chez nous, il n’est toujours pas autorisé ! Aberrant. L’avantage est que ce vaccin semble plus simple d’utilisation et plus rapide de fabrication.
Nous pouvons de même organiser des chaînes de production Pfizer et Moderna en France, sans doute avec le relai SANOFI.
Pour autant, cette première mesure ne suffira pas car le retard accumulé ne va pas se réduire suffisamment vite.
2-Intensifier la politique du « Tester-Tracer-Isoler ». On le fait insuffisamment et au coup par coup. Il faut donc organiser dans toutes les villes des lieux d’accès sans rendez-vous. Nous l’avons fait à Orléans. Il convient également d’isoler les personnes contaminées, ce qui exige un accompagnement bienveillant et la surveillance médicale. Et cela ne suffira encore pas.
3-Reconfiner totalement pour un mois dès maintenant car il est primordial d’éviter d’être débordé par le variant anglais très contagieux. Avec un engagement clair et net, en retour : Rouvrir l’ensemble des activités à l’issue et à date précise, fin février. Même si la mesure est très contraignante, elle redonnerait de la visibilité et ainsi l’espoir de la sortie du tunnel.
La conjonction de ces 3 mesures fortes devrait permettre de sortir de cette crise qui n’en finit pas. Encore faut-il réussir leur mise en œuvre. A l’évidence, il faut, pour cela, changer le pilotage du tout au tout.
4-Décentraliser la gestion de crise. Pour cela, il est proposé de créer un quatuor de choc en substitution à la paralysie de la bureaucratie parisienne.
Dans chaque département, le quatuor Maire du Chef lieu-Préfet-ARS-Hôpital aura le pouvoir de décider et de faire tout ! Sans règlement. Sans consigne nationale. D’expérience, je sais que nous savons faire beaucoup mieux que ceux qui nous disent comment faire.
5-Fermer les frontières, mesure de bon sens, notamment avec les pays où les variants sont menaçants.
Je ne sais pas si cette stratégie réussira. Mais parce que nous sommes en train de dévisser, il faut la tenter.
Gouverner, c’est avoir le courage de décider.
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